Les quartiers ou les territoires en transition à Bruxelles intègrent dix objectifs transversaux de durabilité. En s’appuyant sur ces objectifs  à toutes les phases de développement d’un projet, il s’agit de rendre la Région plus résiliente face aux changements climatiques et aux défis environnementaux. Il s’agit également de garantir un cadre de vie de qualité et une transition juste pour toutes et tous.

Plutôt que la somme de solutions techniques unidimensionnelles, la démarche vise à développer une approche intégrée et un lien optimal et systémique avec le contexte du quartier, son identité, et l’ensemble de ses caractéristiques environnementales, spatiales, économiques et sociales. Ces éléments constituent la vision pour toute la durée du développement du projet urbain.

Le processus de gouvernance du projet se base sur une gestion collaborative et participative permettant d'inclure tous les publics et s'inscrivant dans une stratégie financière durable.

Le projet s’appuie sur :

• Une stratégie de gouvernance claire et communiquée aux différentes parties prenantes.
• Un processus de participation adapté au contexte et mis en place pour apporter une valeur ajoutée pour assurer la prise en compte des différents besoins.
• Une démarche de développement qui repose sur un modèle d'évaluation régulière, examinant de manière approfondie la faisabilité financière, technique et méthodologique des objectifs de durabilité.
  

Le quartier ou territoire dispose d’une vitalité sociale, économique, commerciale et culturelle et d'un tissu urbain inclusif et adaptable dans le temps.

Le projet permet de répondre aux besoins des habitants et usagers du point de vue social, économique, culturel et récréatif proposant une densité équilibrée et une mixité de fonctions contribuant à la ville de proximité. L'inclusion, l'accessibilité, la prise en compte des dimensions générationnelles et de genre sont également visées pour assurer une transition juste.

Les principes de l'économie circulaire sont mis en œuvre notamment en favorisant l'occupation temporaire et la mutualisation des espaces, en encourageant la réutilisation et le partage d'objets et d'espaces et en accueillant des activités économiques qui mettent en œuvre ces principes.

Le quartier ou territoire jouit d’espaces ouverts et bâtis structurants, appropriables, adaptables dans le temps et adaptés au contexte environnant.

Le projet structure un réseau d'espaces ouverts continus, de qualité et optimisant l'emprise au sol des constructions dans une optique de préservation de la ressource territoriale.

Dans le contexte du changement climatique, la préservation et la création de continuité d'espaces ouverts de qualité contribuent à atténuer les îlots de chaleur urbains en créant un réseau de fraicheur, favorisent la capacité d'adaptation et visent à améliorer la qualité de vie dans une perspective de ville résiliente. Les espaces ouverts constituent des supports à une diversité d'usages : séjour et récréation, maximisation d'espaces de pleine terre, développement de la nature, gestion intégrée des eaux pluviales, agriculture urbaine,…

Le quartier ou territoire facilite une mobilité durable et sûre. Il renforce les ambitions de la ville de proximité et respecte le principe STOP (qui applique un ordre de priorité aux différents modes de déplacement: marche-vélo-transport public-voiture).

Le projet prend en compte les aspects de la mobilité à une échelle large et s'intègre dans les plans, stratégies et maillages régionaux, s’appuyant sur des engagements climatiques et environnementaux. Dans ses aménagements, il tient compte des différents modes et besoins, optimise l'accessibilité intégrale, favorise et encourage le recours aux modes actifs, aux transports en commun et à la mobilité partagée pour tous les usagers et minimise le stationnement pour voitures dans l'espace public.

Le quartier ou territoire permet de développer la nature et la biodiversité dans une logique de maillage, et en tenant compte des dimensions territoriale, paysagère, environnementale, sociale et de santé.

Le projet vise à préserver et développer la nature en milieu urbain en adoptant une stratégie écologique et multifonctionnelle des espaces ouverts. Elle s'articule autour de deux dimensions principales :

• La dimension écologique ("la nature pour elle-même") vise à préserver ou restaurer des écosystèmes équilibrés, diversifiés et bien connectés au travers du réseau écologique, propices à accueillir la biodiversité et à garantir les principales fonctions écosystémiques. Ce réseau écologique est souvent lié au réseau hydrologique et aux stratégies de gestion intégrée des eaux pluviales et de maximisation des sols de pleine terre.
• La dimension sociale ("la nature au bénéficie de toutes et tous") vise à rendre la nature visible et accessible au public, favorisant les interactions sociales, la détente, la sensibilisation, le jeu, la production alimentaire. Elle permet également de fournir des solutions d'adaptation au changement climatique. La nature fournit ainsi des services écosystémiques essentiels à la qualité de vie urbaine.
  

Le quartier ou territoire dispose d’une stratégie de gestion de l’eau qui intègre l’eau comme une ressource précieuse à préserver, comme un risque à gérer face aux aléas d'inondations en augmentation dans un contexte de dérèglements climatiques et comme une opportunité pour rendre la ville plus résiliente et améliorer son cadre de vie.

Pour élaborer une stratégie efficace, le projet intègre l'ensemble de ces aspects en adoptant une démarche :

• De stratégie paysagère dans une logique de maillage qui permette un fonctionnement au plus proche du cycle naturel de l'eau, par le recours à des solutions fondées sur la nature.
• De gestion intégrée des eaux pluviales (GIEP) en lien étroit avec la gestion durable des sols et le développement de la nature.
• De préservation de la ressource qui favorise la qualité et minimise les besoins en eau de consommation.
  

Le quartier ou territoire prend en compte des paramètres tels que la qualité des sols, le confort acoustique, le qualité de l’air, le confort visuel, les effets de vent, … afin de favoriser un impact positif sur la qualité de vie et l'environnement.

Le projet prend en compte les paramètres de l’environnement physique dès les premières étapes de la conception du projet visant d'une part la qualité de vie et la santé des usagers, et d'autre part la réduction de son impact sur l’environnement en ce qui concerne :

• La gestion intégrée des sols : limiter l'artificialisation, favoriser un usage en adéquation avec sa qualité, maximiser les sols vivants, identifier et traiter les sols pollués.
• Le confort acoustique : prendre en compte les zones sensibles au bruit, optimiser la forme et la position des volumes, optimiser le choix des revêtements.
• La qualité et mouvements de l'air/ le Confort visuel/ la Protection des influences électromagnétiques.
• L'organisation du chantier.
  

Le quartier ou territoire limite la consommation de ressources que ce soit lors des phases de construction ou dans son utilisation. Il dispose, ainsi, d’une stratégie de conception circulaire.

Le projet s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire visant à réduire au maximum la consommation de ressources. Il vise singulièrement à valoriser et à préserver les constructions et matériaux déjà mis en œuvre dans les éléments présents sur le site.

Les nouvelles constructions optimisent les possibilités de mutualisation et de réversibilité ou reconversion ultérieures. L’objectif est que les adaptations futures potentielles puissent se faire en préservant au maximum les ressources matérielles et en minimisant les déchets qui seront alors produits. Le choix des matériaux est réalisé dans une optique de pérennité dans le temps et de durabilité : matériaux issus du réemploi (in situ ou ex situ), matériaux écologiques et biosourcés, circulaires, recyclés ou au moins recyclables, démontables.

Le projet encourage la réutilisation et le partage d'objets ainsi que le tri, la réduction et la valorisation des déchets.

Le quartier ou territoire dispose d’une stratégie bas carbone en limitant sa consommation d'énergie primaire, et en maximisant son recours aux sources d’énergies renouvelables disponibles.

Le projet saisit l'opportunité de développer une stratégie générale à l'échelle du quartier sous forme d'un masterplan énergétique qui sera décliné à deux échelles :

• A l'échelle du quartier, la mise en place de dynamiques collectives de rénovation et de réduction de la demande est développée. Le projet vise également une maximisation du potentiel d'énergie renouvelable décarbonée sur l'ensemble du site ou quartier, et envisage systématiquement la mise en place d'un réseau local d'énergie thermique et/ou d'une communauté d'énergie.
• A l’échelle des bâtiments, le projet améliore la performance énergétique des constructions au départ d’une démarche de « climate responsive design » privilégiant les solutions low tech et les sources en énergies renouvelables décarbonées pour les besoins résiduels.

L'objectif "Energie" s’articule avec l’objectif "Matière et ressources" qui vise à réduire l’impact environnemental des matériaux mis en œuvre.